Ville de Bourges : Faut-il continuer à boire l’eau du robinet ?

Située au cœur de la France, la ville de Bourges mêle harmonieusement histoire, culture et nature. Son Marais, véritable poumon vert en plein centre-ville, apaise et ressource. Il est le reflet d’un profond respect pour la nature et d’une volonté de préserver la biodiversité locale.

Mais Bourges, est aussi une ville qui doit faire face à des défis modernes. Si elle a su préserver son patrimoine et entretenir son amour pour la nature, elle doit également répondre aux exigences d’une population grandissante et soucieuse de sa santé. Parmi ces défis, l’un d’eux semble particulièrement crucial : l’eau.

Alors que l’eau du robinet est une ressource essentielle pour la vie quotidienne de ses habitants, une question persiste et alimente les discussions dernièrement : peut-on continuer à boire l’eau du robinet dans cette ville ?

Quelles sont les réglementations pour l’eau du robinet ?

La qualité de l’eau du robinet en France est une préoccupation pour la santé publique et l’environnement. La contamination de l’eau par certaines substances, notamment des métabolites de pesticides, est devenue une problématique non négligeable. On observe que la concentration de ces substances dépasse souvent les limites autorisées, ce qui entraîne la nécessité d’effectuer des travaux sur les captages d’eau.

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La réglementation française impose des limites précises : pour certaines substances, comme l’alachlore OXA, le chlorothalonil R47811, le désethyl-terbuméton, le deséthyl-chloridazone, le desphényl-chloridazone, le flufenacet ESA, le methyl-desphényl-chloridazone, le NN-diméthylsulfamide et le 2,6-dichlorobenzamide, la limite est fixée à 100 ng/L.

Pour d’autres, comme l’acétochlore ESA, l’acétochlore OXA, l’alachlore ESA, le CGA 354742, le CGA 369873, le dimethenamide ESA, le dineméthénamide OXA, le métazachlore ESA, le métazachlore OXA, le métolachlore ESA et le métolachlore OXA, le seuil est de 900 ng/L.

La ville de Bourges respecte elle ces normes ?

12 pesticides ont été détectés, dont 1 a une concentration de plus de 100 ng/L dans la ville de Bourges !

L’examen des niveaux de pollution de l’eau à Bourges révèle une présence variée de substances potentiellement nocives, bien qu’elles soient toutes en deçà des limites réglementaires. Cependant, l’attention se porte particulièrement sur le Chlorothalonil métabolite R471811, qui présente une concentration de 290 ng/L. Ce chiffre, qui dépasse le seuil fixé à 100 ng/L pour ce type de substance, mérite une attention soutenue.

L’accumulation de plusieurs polluants, même à des niveaux inférieurs aux seuils, peut en effet affecter la qualité globale de l’eau. De plus, le chlorothalonil et ses métabolites sont des substances préoccupantes, car certaines études leur attribuent des effets potentiellement nocifs pour la santé et l’environnement.

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Il semble que la qualité de l’eau du robinet à Bourges est encore acceptable pour la consommation, à condition d’une surveillance continue de ces substances. La concentration relativement élevée du Chlorothalonil métabolite R471811 justifie une vigilance accrue et une évaluation régulière de la situation.

Voici le tableau des polluants dépassant les seuils de tolérance à Bourges :

PolluantConcentration (ng/L)
Atrazine déséthyl24
Chloridazone-méthyl-desphényl42
Chlorothalonil SA (R417888)36
Dimethachlore métabolite CGA 36987331
Flufenacet5.5
Flufenacet ESA7.5
Métazachlore8.1
Métolachlore29
Métolachlore ESA62
Métolachlore OXA25
Terbuthylazine hydroxy12
Chlorothalonil métabolite R471811290

Quels sont les dangers du métabolite de chlorothalonil ?

La présence de polluants dans l’eau, et notamment celle du métabolite du chlorothalonil R471811, suscite une préoccupation croissante. Selon l’Anses, sur les 157 composés recherchés, 89 ont été quantifiés au moins une fois en eau brute et 77 en eau traitée. Le métabolite du chlorothalonil R471811 s’avère particulièrement inquiétant, car il a été détecté dans plus d’un prélèvement sur deux et conduit à des dépassements de la limite de qualité (0,1 µg/litre) dans plus d’un prélèvement sur trois.

Ce métabolite provient de la dégradation du chlorothalonil, un fongicide interdit en France depuis 2020, mais qui persiste dans l’environnement. Les autorités françaises avaient été alertées de sa présence récurrente dans les eaux de consommation suisses. L’Anses souligne que certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après l’interdiction de la substance active dont ils sont issus.

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Le chlorothalonil a été commercialisé par l’allemand Syngenta et son autorisation n’a pas été renouvelée par la Commission européenne en 2019, soulignant qu’il était “impossible à ce jour d’établir que la présence de métabolites du chlorothalonil dans les eaux souterraines n’aura(it) pas d’effets nocifs sur la santé humaine”.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a même estimé que le chlorothalonil “devrait être classé comme cancérogène de catégorie 1B”, soit un cancérogène “supposé”. Des études ont en effet identifié des “tumeurs rénales chez le rat et la souris” en lien avec le chlorothalonil.

Ainsi, la présence du métabolite du chlorothalonil R471811 dans l’eau pose un réel enjeu de santé publique et nécessite une surveillance accrue.

Karine Vardy
A propos de l'Auteur
Karine Vardy
Je m'appele Karine Vardy et je suis titulaire d'un Master en environnement. J'ai créé ce site pour aider toutes les personnes intéressées par l'écologie a trouver leur voie professionnelle.

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